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analyses. — zœllner. Mémoires scientifiques.

ou moins contestables ; elle est appropriée à un certain état de la science, en rapport avec un moment donné du développement, avant lequel elle eût été inutile, après lequel elle ne laissera peut-être qu’un souvenir. Est-ce bien la tâche du logicien de l’enregistrer dans la théorie de l’induction ?

Herschel et Whewell « semblent n’avoir pas vu cette vérité qu’après eux Stuart Mill devait mettre dans un relief si saisissant, que toute logique, même une logique inductive, est une science, non de la découverte, mais de la preuve. »

Les thèses de Stuart Mill ont, par suite de la profonde démarcation établie par lui entre le domaine de la science et celui de la logique, un caractère tout autre et une valeur beaucoup plus durable.

Il est de même le premier qui se soit attaqué à la légitimité des déductions syllogistiques et qui ait « annexé à la logique inductive « le domaine entier de la logique formelle ». M. Liard expose avec une rare précision les théories de Stuart Mill et d’Herbert Spencer à cet égard.

En résumé, son petit livre des Logiciens anglais sera un excellent manuel pour faciliter l’étude des nouveaux systèmes, pour condenser la substance de ceux qui sont déjà connus en France et pour donner des autres une idée suffisamment exacte.

T.


F. Zœllner. — Wissensghaftliche abhandlungen (Mémoires scientifiques) ; tome Ier, Leipzig, 1878.

Nous avons sommairement exposé dans ce recueil[1] les idées de Weber et de Zöllner sur la constitution de la matière. Parti d’une hypothèse qui fait dépendre les actions électriques non-seulement des masses agissantes et des distances, mais encore des vitesses avec lesquelles les molécules électriques se déplacent, Weber parvient à résumer dans une loi unique les lois multiples de l’électricité statique et des courants. Il en déduit les propriétés de milieux imaginaires formés par l’association de molécules matérielles absolument inertes et toutes identiques entre elles, et de molécules d’électricité positive ou négative : il constate que, sous certaines conditions de distances et de vitesses initiales, il est possible de concevoir et de définir analytiquement une grande variété de milieux vibrants stables, qu’on peut espérer d’identifier avec les diverses sortes de matière pondérable, considérées au point de vue de leurs actions électriques, magnétiques, chimiques, etc.

La part de M. Zöllner, dans le volume que nous analysions alors, se réduisait à une préface dans laquelle l’auteur se préoccupait surtout d’établir une filiation entre les idées de Weber sur la constitution de la matière, et celles que Newton, Kant, Faraday ont eu l’occasion d’ex-

  1. 2e année, tome IV, p. 189.