Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
correspondance.

pose un « démenti formel ». Voilà des mots bien forts, surtout quand l’auteur avoue, deux lignes après, que c’est une question de savoir si « ses résumés ne sont pas trop longs ». Or, c’est tout juste le point en litige. Je n’ai nulle part prétendu que M. Horwicz se répétât textuellement ; l’eût-il fait, je ne m’en serais pas plaint. De simples redites peuvent ennuyer, mais elles n’embarrassent ni ne déroutent. Ce que j’ai signalé en termes que je ne puis que maintenir ou accentuer, ce sont ces prétendues « récapitulations », où, au lieu de résumer les développements antérieurs, l’auteur reprend des questions déjà traitées sous une forme légèrement modifiée, sous des aspects très-peu différents : le lecteur croit trouver du nouveau ; la page finie, il s’aperçoit que c’est du vieux réchauffé. Ces procédés jettent le trouble et la confusion dans les idées. « Résumé » signifie quelque chose de court, de net, de précis, qui « résume » en effet et n’amplifie pas. Mais la matière est obscure ? raison de plus pour l’éclairer.

M. Horwicz me fait un crime d’avoir rangé parmi les redites tout son livre iv, soit trente pages. D’abord j’ai traité de « nécessaire » ce retour en arrière. Ensuite, si je ne l’ai pas analysé longuement, c’est que : 1o un compte rendu n’est pas une table des matières ; il y faut insister sur les points essentiels, neufs, glisser légèrement sur le reste ; 2o une bonne moitié de ce ive livre est consacrée en effet à des distinctions qu’une marche plus méthodique et une exposition plus lucide eussent épargnées à l’auteur ; 3o les conclusions les plus importantes étaient nettement énoncées dans la phrase que j’ai citée. M. Horwicz m’en voudrait-il d’avoir fait entendre qu’une fois par exception on ne pouvait mieux « résumer » sa pensée qu’en reproduisant ses propres paroles ?

J’oubliais que M. Horwicz m’accuse en outre de ne pas même avoir lu ce chapitre. C’est une supposition gratuite, éminemment désobligeante et totalement dénuée de fondement. Que dirait M. Horwicz si je lui apprenais que j’ai lu non pas une, mais deux fois tout son ouvrage, la plume à la main ? Mais c’est l’éternelle histoire :

« Et si vous l’aviez lu, vous seriez de mon goût. »

À quoi je suis tenté de répondre :

« Je sais que là-dessus je n’en suis point du tout. »

3o La suffisance, — Ce prétendu « verdict » résulterait de deux demi-lignes séparées par un intervalle de six pages. Je me suis expliqué sur le fait de la « théorie de la coïncidence ». Reste la question « de la méthode et du système ». Dieu me garde de révoquer en doute la modestie de M. Horwicz ! j’en suis au contraire pénétré. Mais en premier lieu, s’il ne croyait pas, non sans raison, avoir une méthode à lui, pourquoi aurait-il pris la peine d’en exposer les principes dans l’article de la Zeitschrift für philosophische Kritik, qu’il veut bien nous rappeler ? Quant au système, s’il plaît à M. Horwicz de nier aujourd’hui qu’il en ait un, je suis obligé de dire qu’il n’estime plus ses recherches à leur juste valeur, et que son humilité l’aveugle. D’ailleurs, il n’en a pas toujours été ainsi. Dans l’introduction du volume qui fait l’objet de ce débat,