celle qui est intitulée « Problème fondamental de la nouvelle psychologie. » On pouvait s’attendre que l’auteur, qui a longuement étudié les classifications, cherchât à en appliquer les principes aux phénomènes de l’esprit. Un des points de vue les plus importants en zootaxie est celui de l’homologie et de l’analogie. Deux organes sont homologues quand ils ont la même valeur morphologique, c’est-à-dire quand ils sont formés en des points correspondants de l’embryon et suivent un développement parallèle : par exemple, le poumon des mammifères et la vessie natatoire des poissons, les plumes des oiseaux et les écailles des reptiles. Deux organes sont analogues lorsqu’ils ont le même rôle physiologique, c’est-à-dire quand ils remplissent la même fonction : par exemple, l’aile de l’oiseau et celle de la chauve-souris, le poumon des mammifères et la branchie des poissons. M. Siciliani pense qu’on doit transporter ce double point de vue dans la psychologie comparée ; par exemple, les habitudes et les industries de certains hyménoptères, ainsi que leur constitution sociale, seraient les analogues au point de vue psychique des sociétés humaines, sans cependant qu’il y ait homologie entre les unes et les autres. Il est possible qu’il y ait quelque parti à tirer de cette comparaison ; mais l’auteur ne nous donne à ce sujet que des indications très-sommaires. Il nous laisse le même regret au sujet des classifications elles-mêmes. Certes il serait intéressant de dresser un tableau de toutes les manifestations de l’intelligence depuis les derniers rangs du règne animal jusqu’à l’homme civilisé, en montrant le lien génétique qui les unit toutes ; et si M. Siciliani mène à bonne fin cette entreprise, comme il n’en paraît pas douter, il aura rendu à la science un service considérable ; mais il y a des difficultés préliminaires qu’il aurait bien dû signaler, celle-ci entre autres : la classification zoologique et la classification psychologique ou psychogénique seront-elles d’accord ? Admettons qu’il réussisse là où Ampère, Lamarck, Leuret et Spencer ont échoué, à son jugement : quel parti prendra-t-il s’il voit diverger à chaque instant les traits de la classification morphologique et ceux de la classification psychogénique ? Or cette discordance se produira probablement s’il est vrai que, comme il l’affirme lui-même, il n’y a pas de parallélisme entre le degré d’intelligence et le perfectionnement de l’organisation. Il nous suggère dans une note que le point de vue de l’homologie et de l’analogie lui servira dans ce cas à se tirer d’affaire ; mais cette note est elle-même très-confuse. Il se garde d’entrer dans le détail de l’exemple qu’il a lui-même choisi parmi les lacunes qu’il reproche à Leuret. Celui-ci s’est trouvé forcé, par l’identité des résultats obtenus dans ses mesures si patientes du poids, du volume et de la
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espinas. — philosophie expérimentale ex italie