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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VII.djvu/346

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la sottise comme esprit et savoir cachés, et qu’il élèvera l’une et l’autre à la dignité de calorique latent du monde intellectuel ! »

Les lettres 6 et 7 sont consacrées à une caractéristique du savoir scientifique (znania). Ici, M. Lessewitch fait la juste remarque que les vérités scientifiques se distinguent principalement par un caractère général et absolu. Il distingue ensuite deux nécessités : l’une subjective, l’autre objective. La première se conforme à la nécessité des moyens qui conduisent au but assigné par le sujet même, la seconde aux rapports indépendants du sujet. La première a une valeur absolue pour la raison vulgaire et pour la métaphysique ; la réflexion scientifique ne reconnaît que la seconde. L’auteur craint à un tel point cette malheureuse métaphysique, qu’il n’admet pas qu’un principe inaccessible à l’expérience sensible puisse avoir, pour la réflexion scientifique, une valeur tout aussi absolue qu’un principe qui lui est accessible. Ayant les yeux tournés d’un seul côté, M. Lessewitch n’a pu se rendre compte de la signification véritable de la mathématique, qu’il appelle une science dépourvue d’objet et ne s’occupant que de combinaisons imaginaires. Son objet, soutient-il, est construit d’une manière tout idéale, ce qui lui donne une position vraiment exceptionnelle. Qu’il nous dise maintenant comment il se fait que cet objet purement idéal serve dans des cas nombreux à l’éclaircissement de faits réels ! D’où vient la possibilité d’en exprimer les lois à l’aide de formules mathématiques, et d’où vient-il que ces formules nous expliquent des séries entières de phénomènes ? — C’est un véritable malheur pour les recherches philosophiques que cette légende d’une position exceptionnelle de la mathématique reparaissant de temps a autre dans l’histoire ? Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur cette question ; nous ajouterons seulement que l’objet de la mathématique repose sur un terrain tout aussi ferme que celui des autres sciences et n’est pas beaucoup plus idéal. Il suffit de nous rappeler le commencement de la mathématique à Babylone et en Égypte pour nous convaincre qu’il a été tout aussi empirique que celui des autres sciences. La nature simple et générale de son objet (qui au fond, comme tout objet de recherches, est une propriété étudiée séparément et détachée par notre esprit des autres propriétés des corps) a fait qu’on est parvenu en mathématique plutôt qu’ailleurs à des vérités générales et absolues indépendantes de l’expérience.

Nous trouvons dans la 7e lettre des remarques concernant l’idée d’une philosophie scientifique. L’auteur, profitant des démonstrations d’Avenarius et de Paulsen, considère la philosophie comme le résultat de l’union de toutes les sciences spéciales en une conception générale, et soutient avec Paulsen qu’il faut comprendre sous le nom de philosophie une science formulant la généralisation, à laquelle tendent toutes les sciences ; bref, une science couronnant toutes les autres. Paulsen appelle une philosophie semblable, « métaphysique », mais une métaphysique qui ne ressemble en rien à l’ancienne. Il est à