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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


A. Franck. — Philosophes français et étrangers. Paris, in-12, Didier.

M. Franck vient de réunir en un nouveau volume, sous le titre de Philosophes français et étrangers, un certain nombre d’articles philosophiques publiés, depuis quelques années, dans le Journal des Débats et dans le Journal des Savants. On est heureux de retrouver ici réunies ces études savantes d’histoire de la philosophie de notre temps, en France et à l’étranger, qui sont autant de modèles excellents de critique philosophique. La tâche d’en rendre compte n’est pas facile. Comment toucher en quelques pages à tant de noms célèbres et surtout à tant de systèmes plus ou moins profonds et originaux, sans risquer de ne faire qu’une sèche et ennuyeuse énumération ? Pour éviter cet inconvénient, nous renonçons à être complet et, quoique tout soit digne d’attention et d’intérêt dans les hommes et les idées que M. Franck fait passer sous nos yeux, nous nous permettrons de faire un choix et de n’insister que sur ce qui nous a paru le plus nouveau et le plus intéressant.

À propos de l’histoire de M. de Rémusat, auquel M. Franck rend un si juste hommage, comme écrivain et comme philosophe, il nous parle de la philosophie anglaise, depuis Bacon jusqu’à Locke, où s’arrête M. de Rémusat, mais il ne nous dit rien des philosophes contemporains. Sans doute on peut parler de tout, il faut se borner surtout en un petit volume ; aussi ne songerions-nous nullement à lui faire un reproche de n’avoir pas ajouté les philosophes anglais contemporains à tous les philosophes français et étrangers dont il analyse les doctrines, si, au lieu de les passer purement et simplement sous silence, il ne les excluait, dans son avant-propos, d’une façon qui nous semble un peu trop dédaigneuse. « Assez d’autres, dit-il, se sont chargés d’être les interprètes et les apologistes de cet empirisme verbeux qui ne laisse rien subsister de vrai dans l’esprit ni de réel dans la nature. » Il nous semble que des penseurs comme Stuarl Mill, Herbert Spencer ou même Alexandre Bain, seraient dignes d’une exclusion moins méprisante. Nous ne savons pas même si, à tout prendre, un esprit aussi ennemi des chimères que M. Franck ne trouverait pas encore plus à recueillir dans leur verbeux empirisme que