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krantz. — le pessimisme de leopardi.

Montaigne savaient rire ; Descartes était de bonne humeur. Il estimait la santé, « laquelle est le fondement de tous les autres biens qu’on peut avoir en cette vie[1]. » Il a même employé d’abord son génie philosophique à vouloir se la donner à lui et aux autres. Il pensait aussi « qu’il n’y a point d’événements si funestes ni si absolument mauvais au jugement du peuple, qu’une personne d’esprit ne les puisse regarder de quelque biais qui fera qu’ils lui paraîtront favorables[2]. » II voulait enfin « que son principal contentement ne dépendit que de lui seul ». Et pourtant il ne s’est pas contenté d’expliquer le monde par ce « bon biais » par où il prenait, tandis que les pessimistes ont vite fait d’éclaircir le grand mystère avec leur unique et éternel « tout est mal ».

Émile Krantz.

  1. Lettre à la princesse Elisabeth : Cousin, t. IX, p. 202.
  2. Ibid., p. 205.