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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/223

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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Dr Netter. L’homme et l’animal devant la méthode expérimentale. Paris, 1882.

La petite brochure que publie sous ce titre M. le Dr Netter, auteur d’un opuscule intéressant sur l’Intuition, est une introduction à un livre plus considérable et prochain, où « la question de l’homme et de l’animal sera l’objet d’un essai de revision fondamentale ». Ce nouvel ouvrage sera enrichi par la collaboration de M. Musany, « secrétaire de la rédaction de la France chevaline, auteur d’ouvrages importants sur le dressage des chevaux de selle, précédés d’Études sur l’instinct et l’intelligence des animaux. » M. le Dr Netter et M. Musany sont en parfaite communauté d’opinions, et tous deux luttent avec la plus grande énergie contre les tentatives d’assimilation des facultés animales et des facultés humaines qu’ils trouvent chez les naturalistes contemporains. Une semblable tentative, émanant d’un docteur en médecine et d’un homme profondément versé dans la pratique journalière, dans le dressage méthodique d’une grande espèce animale, mérite assurément d’être remarquée.

Un philosophe de profession ne se permettrait pas contre des savants les attaques énergiques que M. le Dr Netter dirige contre ses collègues. Les historiettes relatives à l’esprit économique, ou dévouement, aux inductions et aux remords de la race canine, sur le communisme des fourmis sur « leur conscience et leur moi collectif, le for intérieur des carpes et des goujons », les expériences sur un Chien « dérouté dans ses idées générales d’uniformité en matière de psychologie », sont l’objet de vives épigrammes. « Quelle accumulation de bizarreries ! dit le Dr Netter. Pour en trouver de semblables et d’analogues dans l’histoire de la physique et de la chimie, ne faudrait-il pas remonter aux époques du phlogistique et de l’horreur du vide ? » Ajoutons que le travail ne se compose pas uniquement d’épigrammes et d’apostrophes, mais que des explications ingénieuses et sensées ramènent à leur juste valeur un grand nombre de faits dont les partisans de la raison des bêtes exagèrent la portée. Soit par exemple, ce terre-neuve, dont l’histoire « a fait le tour de la presse ». S’étant jeté à l’eau pour sauver un enfant, il l’avait saisi par la tête, mais n’avait pu prendre que sa casquette, qu’il avait tout d’abord apportée au bord de la rivière ; puis il s’était rejeté à l’eau et avait pris par ramener l’enfant lui-même.

« Au milieu de ces détails, dit le Dr Netter, il en est un qui, loin d’avoir prouvé l’intelligence et le dévouement de la race canine, prouve tout juste le contraire : je veux parler de la casquette rapportée préala-