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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/351

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revue des périodiques

sera pas du goût de tous les esprits ; mais il estime qu’elle a sur les autres l’avantage de ne faire aucune pétition de principe.

G. Knauer. Qu’est-ce qu’un concept ? — On se rappelle l’ingénieuse étude de Volkelt sur cette question tant agitée aujourd’hui par les logiciens allemands. Knauer ne croit pas, malgré la haute estime qu’il professe pour le travail de Volkelt, que ce dernier ait donné une définition suffisamment exacte du concept.

Il lui reproche de n’avoir pas vu qu’il suffit au concept, que l’esprit entende qu’une seule qualité est ou peut être commune à plusieurs objets. C’est à tort que les logiciens décrivent la conception comme une opération de l’esprit embrassant par un seul et même acte de pensée plusieurs caractères communs à toute une classe d’objets.

Baumann. Théorie de Wundt sur la volonté et son monisme animiste. — Wundt, comme Schopenhauer, donne le nom de volonté à l’activité des êtres, sous quelque forme qu’elle se manifeste. Il confond ainsi l’activité réfléchie et l’activité instinctive. Mais, ce qui est plus grave, il associe partout au sein de l’être, chez les végétaux comme chez les plantes, les animaux et l’homme, la volonté ainsi entendue au mouvement. Toute sa psychologie physiologique est ainsi dominée par une métaphysique qui soulève bien des objections. « La physique nous enseigne à considérer le mouvement comme la propriété élémentaire de la substance corporelle, mais aussi selon les circonstances et aussi suivant la direction particulière des théories, tantôt le mouvement, tantôt la faculté de le produire ; de même la psychophysique nous apprend que la substance mise en mouvement est en même temps le sujet du phénomène psychique élémentaire, la tendance (Triebes)… Puisque les manifestations biologiques que produisent les substances complexes de la nature organique se laissent toujours rapporter, comme à leurs conditions, à des formes plus simples de la nature inorganique, on ne saurait se refuser à admettre que dans l’élément le plus simple de la substance, que dans l’atome ne se rencontrent aussi la tendance sous ses formes les plus élémentaires… Ce qui manque à ces états des substances élémentaires pour nous apparaître comme des tendances au sens psychologique, c’est la liaison interne, la continuité, le rapport de ces états entre eux, qui est la condition de la conscience. »

On se demande comment ce monisme, qui associe le mouvement et la volonté ou la tendance au sein de toute substance, réussit mieux que le vulgaire dualisme à expliquer l’union de deux choses si différentes.