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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/505

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bénard. — la vie esthétique

diverses écoles, surtout chez les compatriotes de l’auteur. Nous mettons l’éclectisme fort au-dessous de la puissance organique qui produit les grands systèmes ; mais au-dessous, à sa place et dans son rôle, il a rendu et rend de grands services. Ce n’est pas seulement à l’enseignement de la science, mais à la science elle-même ; il le fait en recueillant et en remettant sous les yeux les matériaux et les résultats injustement exclus, négligés et oubliés des écoles rivales. Ne méprisant rien, non seulement il conserve, mais il ajoute ; il présente les questions sous des faces nouvelles. Il grossit ainsi le trésor que les siècles ont amassé. Lui-même fournit des matériaux pour un nouvel édifice en attendant qu’un nouvel architecte ait paru qui soit capable de les employer. L’empirisme rend les mêmes services. Lui aussi amasse et prépare les matériaux. La science en profite, car elle marche toujours par des voies différentes. Nous en sommes là aujourd’hui. Le livre de M. Köstlin, sous ce rapport, occupe une place importante dans l’esthétique allemande contemporaine.

Ch. Bénard.