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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/653

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LES PRÉTENDUES

CONTRADICTIONS DE DESCARTES

(Suite et fin[1].)

III


Essayons donc de montrer que, loin de se contredire, comme il le semble, tous les textes divers que nous avons cités au cours de cette étude se concilient parfaitement les uns avec les autres, et que, au lieu d’introduire dans la suite des pensées cartésiennes un vice logique, ils sont au contraire des fruits de la méthode ; que, étant donnée sa méthode, Descartes devait arriver forcément à l’apparence de la contradiction et du cercle vicieux, sans cependant que le lecteur attentif pût jamais être fondé à lui reprocher la réalité de ces fautes.

En quoi consiste donc la méthode ? En deux mouvements essentiels, l’un de découverte, l’autre de démonstration. La méthode enseigne d’abord à trouver la vérité pour soi et fournit ensuite le moyen de se prouver à soi-même la vérité de ce qu’on a découvert et par là aussi le moyen de le démontrer aux autres. Après le livre de Bordas-Demoulin, l’Essai sur la méthode de Descartes par M. Charpentier et le livre Ier de l’ouvrage de M. Liard, il n’y a pas lieu d’insister et de montrer par le menu comment la méthode cartésienne tire son origine des mathématiques. Qu’il suffise de rappeler que la mathématiques ne se servent que de deux méthodes qui se complètent l’une par l’autre : l’analyse, qui découvre, et la synthèse, qui contrôle les résultats de l’analyse. C’est ce que nous dit Descartes lui-même :

« La manière de démontrer est double : l’une se fait par l’analyse ou résolution, et l’autre par la synthèse ou composition.

« L’analyse montre la vraie voie par laquelle une chose a été méthodiquement inventée et fait voir comment les effets dépendent

  1. Voir le numéro précédent.