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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIII.djvu/155

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BIANCHI ET SOMMER.polarisation psychique

nées qui en dérivent provoquent des idées et des sentiments analogues la prière. Tant qu’on maintient cette position, l’aimant ne change point la disposition de l’esprit.

On suggère à un sujet qu’il est un grand peintre et on lui fait dessiner quelque chose. Pendant ce temps l’aimant reste sans effet, car le sujet termine le dessin.

Lorsqu’on suggère des actions souvent répétées et qui par conséquent deviennent plus faciles, de celles pour lesquelles les sujets ont une tendance particulière, l’aimant ne polarise pas. Par exemple un sujet évidemment très adroit à commettre un vol qui lui est suggéré, n’est pas arrêté par l’application de l’aimant.

L’aimant n’a qu’une faible action sur les hallucinations à échéance suggérées. On suggère au sujet Y… que 15 minutes après l’avoir réveillé, il verrait Monseigneur F…, et on lui applique l’aimant qui n’exerce aucun effet, puisque exactement après 15 minutes, il court vers la porte, tandis que nous causons, s’agenouille et reste comme en extase devant F… En cet état on lui applique de nouveau l’aimant ; sa physionomie change, il devient triste, et une larme lui coule sur la joue. On lui demande : « Pourquoi pleures-tu ? » Il répond : « Monseigneur m’adresse d’amers reproches, et je ne sais pas pourquoi. »

En tenant compte de la question des esthésiogènes et de l’action non seulement de l’aimant, mais encore des métaux et de beaucoup d’autres corps, sur la sensibilité, nous nous sommes demandé si ce phénomène que l’on appelle polarisation psychique est exclusivement produit par l’aimant ou également par d’autres corps esthésiogènes.

Pour résoudre la question, nous nous sommes servis d’un électroaimant, d’un morceau de métal ou même des mains chaudes. Nous ne citerons pas d’exemples, mais quelquefois nous avons obtenu les mêmes effets que si on avait appliqué l’aimant. Cela ne doit pas étonner si l’on réfléchit à l’extrême sensibilité de quelques sujets dans l’état hypnotique.

Mlle X… entend à la distance de plus de trois mètres le tic-tac d’une petite montre ; elle sent qu’on lui touche l’extrémité d’un cheveu perdu en l’air à la distance de 5 ou 6 centimètres de la surface de la peau ; elle indique avec une grande précision le point du dos vers lequel est dirigé l’index de l’observateur, à la distance de dix et même de vingt centimètres ; nous avons observé que même la force visuelle et le champ visuel subissaient des modifications. Dans un autre sujet nous avons trouvé une véritable hyperesthésie cutanée, telle qu’on aurait pu la considérer comme hyperalgésie. Le simple contact de