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observations et documents

Voici donc, en toute brièveté, quelques faits constants qui semblent résulter de nos expériences sur le contraste. Je ferai remarquer préalablement que nous entendons, par contraste positif, le contraste qui donne une augmentation de la clarté ; par contraste négatifs celui qui l’amoindrit.

1. Le contraste d’un fond donné n’est pas le même sur toute clarté agissante. Il commence par être nul (chaque fois que ), de là il croît jusqu’à un maximum certain après lequel il décroît.

2. Pour les deux contrastes, le positif et le négatif, le maximum semble dépendre d’une relation constante entre les clartés d’action et de réaction ( et ). Le nombre de nos expériences n’étant pas suffisant pour nous procurer des courbes parfaitement régulières, cette relation n’a pu être fixée avec la précision nécessaire. Mais en éliminant autant que possible dans un terme moyen les déviations des maxima trouvés, nous sommes parvenus à fixer .

3. Les maxima du contraste ( max. ) semblent varier selon la loi suivante. Pour le contraste positif max. diminue tant que croît ; pour le contraste négatif, max. croît tant que croît.

Revenons maintenant, avec les résultats trouvés, au point où nous avons interrompu les recherches sur l’application de la loi de Weber aux sensations lumineuses. Possédant le moyen de mesurer les deux contrastes, nous tâchons de voir si le surcroît des termes moyens est identique à la différence constatée entre les contrastes. À cette fin, une élimination est nécessaire et elle a été opérée suivant un calcul, développé dans l’article de M. Lehmann. Cependant, l’élimination faite, l’accord exact entre le résultat expérimental et la théorie ne se présenta encore pas. Sans doute, ce résultat ne résiste pas à toute analyse — les conséquences qu’on peut tirer des faits mentionnés dans le troisième point, en font entrevoir l’origine, tout en le prouvant inévitable. La réponse que donne ce résultat à la question posée au début des recherches — la vérification des recherches de M. Delbœuf — est donc purement négative.

Reste un seul moyen d’éviter absolument toute influence du contraste et, par conséquent, de reconnaître d’une façon définitive si, oui ou non la méthode des graduations moyennes est applicable aux sensations lumineuses : c’est de donner au cercle variable un fond variable représentant à chaque moment exactement le même degré de clarté que le cercle même. Ajoutons que, au moment où paraîtra cette note, des recherches dans ce sens seront déjà commencées au laboratoire de M. Wundt.

Hjalmar Neiglick.