se saisit lui-même par la conscience. « Au commencement, dit le Faust de Goethe, était l’action. »
La psychologie ne peut faire abstraction de ce fond vivant et actif ; voilà pourquoi nous la concevons essentiellement comme une psychologie des idées-forces, où la représentation est inséparable de l’action et même de la motion.
III
Importance de la question des idées-forces pour la métaphysique. Insuffisance de l’évolutionnisme mécaniste.
De l’analyse psychologique, passons à l’analyse métaphysique. La science, comme telle, présuppose quelque unité fondamentale entre le sujet et l’objet, qui sans cela ne pourraient s’unir dans la connaissance ; la métaphysique est la recherche même de cette unité fondamentale. Au lieu de la chercher dans un monde transcendant, ce qui n’est qu’une unification illusoire, on doit la chercher avant tout dans le monde même dont nous faisons partie. D’où la question finale : — Parmi les données de l’expérience, quelles sont celles qui se prêtent le mieux à une généralisation universelle et qui, en conséquence, doivent être rangées parmi les facteurs primitifs de cette évolution une dont le monde actuel est l’effet actuel ? Peut-on constituer le monde avec des éléments tous mécaniques, ou faut-il introduire des facteurs psychiques au début de l’évolution.
La matière se résout en mouvements, qui supposent des changements de relations, dans le temps et dans l’espace, entre des termes que nous ne pouvons évidemment saisir en eux-mêmes. Ces termes, pour le physicien, demeurent . Mais est-il interdit au métaphysicien d’attribuer, par analogie, une valeur et une signification à ces ? Le même être qui, recevant un coup d’un être ayant la forme humaine ou animale, projette par induction quelque chose d’analogue à soi derrière la matière ayant ces formes s’abstiendra-t-il absolument de rien projeter derrière la matière dépourvue de ces formes et qu’il sait renfermer les éléments intégrants de l’organisme animal ou humain ? Espérer que notre cerveau ne réagira pas à l’égard de ces éléments matériels comme il réagit à l’égard des autres cerveaux, qu’il fera le vide absolu dans sa représentation lorsqu’il se trouvera devant les soi-disant atomes (lesquels sont eux-mêmes des représentations grossières), c’est chose aussi absurde que de vouloir arrêter tout d’un coup un élan résultant de la vitesse