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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


A. van Weddingen. Essai d’introduction a l’étude de la philosophie critique. — Les bases de l’objectivité de la connaissance dans le domaine de la spontanéité et de la réflexion. 1 vol.  in-8°, p. iv-879, Bruxelles, Hayez, 1889.

M. le chanoine van Weddingen, correspondant de l’Académie royale de Belgique, déjà connu dans le public philosophique par diverses publications, entre autres par un savant mémoire sur la philosophie de S. Anselme, aborde dans cet ouvrage considérable le redoutable problème de la valeur objective de la connaissance. Très au courant de tous les travaux de psychologie et de critique contemporains publiés en Allemagne, en Angleterre et en France, il a trouvé que « parmi les philosophies c’est celle d’Aristote, complétée par Augustin d’Hippone, S. Thomas, S. Bonaventure et Leibnitz qui lui a paru la plus solide, le mieux en rapport avec la science moderne (p. 44). » Ce volume est donc une application des principes de la grande scolastique aux problèmes contemporains et aux faits d’observation psychologique qui ont semblé devoir renouveler la face des questions métaphysiques.

Le travail est divisé en trois parties. Dans la première l’auteur énumère les lois fondamentales de la réalité et de la pensée telles que l’observation et la réflexion les découvrent dans l’analyse de la raison ; dans la deuxième, il s’attache à démêler dans nos représentations les éléments subjectifs des éléments objectifs ; dans la troisième, il formule les conclusions objectives qui lui paraissent établies sur le monde matériel, l’esprit et Dieu.

Le point de départ de tout le travail, la base sur laquelle il s’appuie se trouve dans cette loi que l’auteur énonce au début du premier chapitre de la première partie : « Tout objet accessible à l’expérience s’offre à l’esprit comme un ensemble de propriétés et de phénomènes, comme un type spécifique et déterminé, et avec une tendance interne à réaliser ce type. » Or, l’esprit s’apparaît à lui-même comme un objet, comme uli type déterminé. Il a donc une tendance interne à réaliser ce type. Quel est le type sous la forme duquel l’esprit s’apparaît à lui-même ? C’est le type d’un être qui connaît, qui distingue deux faces dans ses représentations, la face objective et la face subjective. Par conséquent il doit y avoir dans l’esprit une tendance intime