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l’appendice que M. Liard a ajouté à son remarquable volume sur notre grand philosophe[1], il n’y en aurait que trois dans la collection que possède encore lord Ashburnham. Mais le seul dossier dépouillé à sa prière par M. le marquis de Queux de Saint-Hilaire est le n° 1860 du fonds Libri ; or il reste encore à Ashburnham-Place (sous le nº 1843 du même fonds) les trois premiers tomes de la correspondance du père Mersenne, contenant, d’après le catalogue, six cents lettres antographes de Hobbes, Campanella, Descartes, Cavalieri, Digby, Gassendi, Huyghens.

Sans parler de l’intérêt qui s’attacherait à la publication intégrale de cette correspondance, je remarque seulement, en ce qui concerne Descartes, que si bon nombre des lettres de ce recueil sont connues, sans aucun doute, il doit y en avoir une certaine proportion d’inédites. Il ressort en effet de ce que raconte Clerselier que, pour son édition, il n’a pu disposer des lettres écrites à Mersenne, dont Roberval s’était emparé, et qu’il fait sa publication d’après les copies gardées par Descartes. Or que ces copies aient été incomplètes, c’est ce qui résulte non seulement de l’existence des quatre lettres inédites reconnues jusqu’à présent, mais encore des très nombreuses lacunes chronologiques qu’offre la correspondance de Descartes à Mersenne, lorsqu’on la dispose par ordre de temps.

Paul Tannery.

  1. Descartes (Biblioth. de philos. comtemp.). Paris, Germer Baillière, 1882.