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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Rivista pedagogica italiana,

Diretta dal Prof. Francesco Veniali, in-8o, Torino-Roma.

Nous avons sous les yeux les huit premiers numéros d’une grande Revue pédagogique italienne, qui paraît le 15 de chaque mois depuis le mois d’octobre dernier, et dont nous croyons devoir signaler au moins l’existence. En Italie, comme chez nous, les journaux spéciaux d’enseignement ne manquaient point ; mais leur caractère technique et, en quelque sorte, professionnel, les empêchait à la fois de se faire lire de toutes les personnes qui s’intéressent aux questions d’éducation, et de traiter ces questions dans toute leur variété et toute leur ampleur, en remontant aux principes philosophiques. Telle est précisément la tâche que s’est donnée la Rivista pedagogica. Elle a pour rédacteurs, non seulement des éducateurs de profession, directeurs d’écoles normales, proviseurs, inspecteurs, professeurs, rompus aux difficultés de la pratique, mais des théoriciens de l’éducation, des philosophes et des savants. Dans la liste des collaborateurs, en effet, outre les noms plus ou moins connus chez nous de MM. Angiuli, Ardigo, Bertolini, de Dominicis, Latino, professeurs de pédagogie ou de philosophie dans les universités de Naples, Padoue, Bologne, Pavie et Palerme, on relève ceux de M. Sergi, professeur d’anthropologie à l’université de Rome, et de M. Morselli, professeur de clinique des maladies mentales à l’université de Turin. — Un des collaborateurs les plus considérables était le regretté Siciliani, qu’une mort cruelle a frappé en pleine activité au mois de décembre 1885. On peut dire que la Revue reçoit de tous les points de l’Italie, sur toutes les questions qui intéressent l’éducation publique, l’avis de tous les hommes compétents. Je dis l’éducation et non l’instruction seulement ; car une des choses qui frappent quand on parcourt les numéros parus jusqu’à ce jour, c’est un certain effort pour sortir de l’ornière où risque de se traîner et de retomber sans cesse la pédagogie, laquelle oublie trop souvent la fin supérieure de l’éducation et son œuvre la plus délicate, la formation du caractère, pour discuter à satiété sur ces questions si secondaires, au fond, et souvent si oiseuses, les méthodes d’enseignement, les matières à mettre ou à ne pas mettre dans les programmes. Nous avons remarqué notamment des articles sur « la science de l’éducation et la psychologie moderne », « le sentiment dans l’éducation « les rapports de l’éducation et de la politique » : cela d’ailleurs, sans préjudice d’une ample information sur les choses de l’enseignement proprement dit en Italie et à l’étranger, sur les lois et règlements constituant ou modifiant le régime scolaire dans les principaux États de l’Europe.

H. M.