Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXII, 1886.djvu/542

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
538
revue philosophique

de mon geste, si je voulais obtenir « une paralysie, une contracture, ou une simple figure (fallait-il ajouter cataleptique ?) » N’était-ce pas là faire la distinction classique ? Je le pensais. Il paraît que non ; mon honorable contradicteur me l’affirme. Soit ! Après tout, c’est bien possible. Je serais même fâche de ne pas m’être trompé de peur de diminuer son triomphe.

J’irai même plus loin. Je confesse ingénument que, dans mon idée, il n’y a aucune différence fondamentale entre la contracture et la catalepsie (ma lettre en fait foi), puisqu’une légère modification de syllabe ou de geste produit à volonté l’une ou l’autre. Mon ami me répond victorieusement que les effets que j’obtiens par là sont de nature psychique et non physique. Je m’en aperçois bien maintenant. C’est une nouvelle confusion à mettre à mon passif. J’aurai fait de la prose sans le savoir.

Au surplus, une chose est pour moi bien acquise : c’est que le fond du débat est au-dessus de ma compétence. Sganarelle bat Martine, et Martine veut être battue. Ne jouons pas les Robert. Je renvoie donc M. Binet à MM. Beaunis et Bernheim. Ne sutor ultra crepidam. En français sutor se traduit par enclume, et crepidam par marteau.

J. D.