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ANALYSES.adrien desprez. La femme, esclave, etc.

Il y a dans ce livre de bonnes pages. Je citerai celles, par exemple, touchant la dot, où M. Desprez a fort bien vu l’instrument d’affranchissement de la femme. Je m’étonne seulement, érudit comme il est, qu’il ait négligé d’emprunter à ce propos quelques traits piquants à la comédie latine, où la femme dotale joue un personnage si intéressant. Car il est vraiment un érudit à sa façon, rarement en faute (pourquoi attribuer à Roy le quatrain de Sainte-Aulaire ?) et qui nous montre la femme dans les situations sociales les plus diverses, sous le pagne d’Océanie et sous la dentelle de Venise.

Quant à l’idée de son livre, elle est de donner à la compagne obligée de notre vie « égalité de droit, égalité d’instruction, égalité de responsabilité. » Il ne lui paraît pas que le danger de faire des bas bleus soit un argument plus sérieux que le serait le danger de faire des cuistres, et il ne voudrait pas laisser le mariage être une entreprise si périlleuse, « que l’on voit des femmes imiter la comtesse de Suze, qui change de religion afin de ne se trouver avec son mari ni dans ce monde ni dans l’autre. »

Lucien Arréat.