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est consciente ; mais, comme l’iris a des mouvements non perçus par la conscience, la contraction réflexe de l’iris est inconsciente.

Parfois c’est l’excitation sensible qui est inconsciente, et la réponse seule est perçue par le sens musculaire ; par exemple, quand un corps étranger introduit dans l’estomac détermine le vomissement, nous percevons le vomissement, mais nous n’avons aucune conscience de la stimulation stomacale qui l’a provoqué.

Quelquefois aussi les deux termes sont également inconscients, comme par exemple quand certains aliments introduits dans l’estomac provoquent la sécrétion d’un suc gastrique abondant. Il s’agit là d’un réflexe qui est inconscient dans ses deux termes, à la fois comme excitation sensitive et comme réponse motrice.

Ainsi la conscience ou l’inconscience sont liées à la nature des nerfs sensitifs et moteurs qui entrent en jeu dans tels ou tels actes réflexes, mais elles ne modifient en rien le caractère réflexe ou non réflexe des phénomènes.

Tous les actes qui seront involontaires et qui succéderont immédiatement à une excitation périphérique des nerfs sensibles, pourront donc, qu’ils soient conscients ou inconscients, en partie ou en totalité, être appelés actes réflexes. C’est ainsi que nous serons amenés à considérer comme réflexes des phénomènes beaucoup plus complexes que les réflexes simples, et qui sont pourtant réflexes.

Ils sont involontaires, quoique parfois augmentés, parfois empêchés par la volonté. Ils sont provoqués par l’excitation périphérique d’un nerf sensible, et ils succèdent immédiatement à cette excitation. Ils ont en un mot tous les caractères des actes réflexes.

Mais ils ont aussi le caractère psychique, et c’est cela que nous allons maintenant étudier.

II. — des réflexes psychiques en général.

En étudiant l’influence de l’excitation sur la production de l’acte réflexe simple, on a pu démontrer que l’intensité du mouvement est proportionnelle à l’intensité de l’excitant.

Ainsi, que l’on applique à la patte de diverses grenouilles décapitées des solutions acides d’acidité différente, on constate que les solutions les plus acides sont celles qui provoquent le plus vite un réflexe, et un réflexe le plus énergique. De même, si l’on excite la patte droite avec des excitations électriques d’intensité différente, le mouvement (réflexe) de la patte gauche sera d’autant plus rapide et plus fort que l’excitation électrique sera plus intense.