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lement il y a connaissance. Dans le premier cas, le réflexe est déterminé par la quantité de l’excitant : dans le second cas, par la qualité de l’excitant.

Il va sans dire que la limite entre les excitations avec connaissance et les excitations sans connaissance est impossible à déterminer. Là, pas plus qu’ailleurs, il n’y a de saut brusque, d’hiatus, d’abîme entre les phénomènes. Ce sont toujours des nuances insaisissables ; et les classifications qu’on adopte sont nécessairement artificielles. Elles n’ont pas de réalité ; mais elles sont commodes pour l’étude de phénomènes très voisins. De fait il y a toute une série de transitions, d’une part entre l’acte réflexe simple, rudimentaire, sans connaissance aucune de l’excitation, et l’acte réflexe psychique très compliqué lié à la connaissance exacte de la nature de cette excitation.

Nous adopterons donc provisoirement la classification suivante. Les réflexes sans connaissance de l’excitation sont des réflexes simples ; les réflexes avec connaissance de l’excitation sont des réflexes psychiques.

On comprend pourquoi nous donnons à ces réflexes le terme de psychiques. Un phénomène où il y a connaissance de la cause est un phénomène d’intelligence, autrement dit un phénomène psychique.

Il y a donc des réflexes avec appréciation de l’excitant, ou psychiques, et des réflexes sans appréciation de l’excitant, ou simples.

Cette classification, quoique étant impossible à justifier quand on arrive aux limites extrêmes, est très facile à appliquer dans la plupart des cas. Nous devons d’ailleurs établir entre les réflexes psychiques deux groupes, selon qu’il y a ou non conscience (en donnant au mot conscience le sens que nous avons précisé plus haut).

Ainsi il y a des réflexes psychiques sans conscience et des réflexes psychiques avec conscience. Nous appellerons les premiers réflexes d’accommodation, et les seconds réflexes d’émotion.

Quelques exemples vont justifier cette division des actes réflexes en : 1o réflexes simples ; 2o réflexes psychiques d’accommodation, et 3o réflexes psychiques d’émotion.

Prenons comme exemple une lumière qui frappe la rétine. D’abord les excitations lumineuses vont provoquer la contraction de l’iris. La contraction de l’iris est déterminée par la quantité de l’excitant lumineux, et non par sa qualité. C’est donc un réflexe simple, et non un réflexe psychique.

Mais la forme, la direction, la distance de l’objet lumineux vont amener encore d’autres réactions réflexes, à savoir des mouve-