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sujets, le temps de réaction ne diminue pas, lorsque le sujet est averti par un signal précédant l’excitation acoustique. Sergi explique ce résultat en remarquant que, chez le sujet même non averti, l’attention est portée au maximum de tension. À cette occasion, l’auteur fait plusieurs remarques très justes : Wundt, qui a essayé de décomposer théoriquement le phénomène d’une réaction simple, a eu tort d’y distinguer trois moments : 1o l’entrée de l’excitation dans le champ de la conscience ou perception ; 2o  l’entrée dans le champ de l’attention ou aperception ; 3o l’impulsion volontaire. Pour Sergi, toutes ces distinctions sont artificielles, et il ne s’agit dans ces expériences que d’un simple réflexe. Tout d’abord, l’attention du sujet étant portée à son maximum par l’intérêt que l’expérience lui inspire (et ici que de différences individuelles !) il n’y a pas lieu de distinguer la perception de l’aperception. En second lieu, il n’y a pas réellement d’impulsion volontaire. Sergi a vu un sujet qui machinalement, sans en avoir conscience, prenait un appareil avertisseur, en attendant l’arrivée de l’excitation ; dans ce cas, l’impulsion volontaire existait déjà. Quant à nous, il nous semble que, chez certains sujets, l’arrivée de l’excitation ne produit pas une impulsion volontaire, mais plutôt la suspension de l’action d’arrêt qui s’opposait jusque-là au mouvement conçu par le sujet.

Enfin, Sergi entreprend de montrer, contrairement à Topinion de Wundt, que le temps de réaction n’est pas en raison inverse de l’intensité de l’excitation. — L’expérience faite avec les réactions acoustiques a donné les résultats suivants : son fort 0,067″ ; son faible 0,068″ ; son fort, après avertissement 0,0645″. On voit que ces moyennes ne diffèrent pas et que l’intensité de l’excitation ne paraît pas influer sur les chiffres.

Guicciardi. La psychologie du raisonnement et l’Hypnotisme. Analyse détaillée et très complète du livre de M. Binet, notre collaborateur.


Archives de l’anthropologie criminelle.

(Nos 6 à 11.)

Colajanni. Oscillations thermométriques et délits contre les personnes.

E. Ferri. Variations thermométriques et criminalité. — MM. Colajanni et Ferri discutent l’influence des facteurs physiques sur la criminalité. Tandis que le premier considère les délits comme déterminés exclusivement par les facteurs sociaux, c’est-à-dire par le mauvais milieu social, M. Ferri, représentant de l’école criminelle positive, accorde une importance prépondérante aux facteurs anthropologiques et physiques. La discusion entre les deux criminalistes s’est concentrée sur la question des rapports entre la température élevée et les crimes contre les personnes. M. Colajanni, après avoir dépouillé les statistiques, arrive à cette conclusion finale que, pour les crimes de sang, il trouve, relativement à la température, vingt parallélismes et seize inversions. Pour les attentats aux mœurs, treize parallélismes et vingt-deux inversions.