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revue des périodiques

M. Ferri, après avoir discuté la valeur des conclusions statistiques de son contradicteur, remarque qu’il n’a jamais soutenu que la température est la cause unique des crimes ; plusieurs autres facteurs entrent en jeu. Donc il n’est point nécessaire qu’il y ait parallélisme constant, année par année, entre les deux courbes. « La température, dit-il en terminant, n’étant qu’un seul des nombreux facteurs de crime, la statistique ne peut en donner un parallélisme constant, elle donnera au contraire tantôt parallélisme et tantôt inversion, selon que les variations de la température prédominent ou non, en telle ou telle année, et qu’il y aura en même temps de moindres variations des autres facteurs physiques et sociaux. »

Ladame. L’hypnotisme et la médecine légale. — Après tant de travaux, et même des volumes entiers, parus récemment sur ce sujet, on ne peut pas s’attendre à trouver dans l’article de M. Ladame beaucoup d’idées nouvelles et de documents inédits. On y lira cependant avec intérêt un compte rendu d’un procès intenté à Vienne par Hansen à un de ses sujets qui l’avait traité publiquement de charlatan sur le théâtre de ses exploits. M. Ladame n’exige pas, au point de vue médico-légal, pour que l’hypnotisme soit prouvé, que le sujet en cause présente les trois périodes classiques de léthargie, catalepsie et somnambulisme, — et peut-être a-t-il raison, car la grande hypnose est fort rare. Il réserve aux seuls médecins le monopole de l’hypnotisation, oubliant que ce sont les psychologues qui sont avant tout appelés à profiter de ces études. Enfin, il nous apprend sur l’école de Nancy un fait très intéressant : « MM. Bernheim, Liégeois, Beaunis, dit-il, sont aujourd’hui si bien persuadés que les caractères physiques de l’hypnose n’existent pas, en dehors de la suggestion, qu’ils ne les cherchent même plus, ainsi que j’ai pu m’en convaincre l’année dernière au congrès de Nancy. »


Archives de physiologie.

(1er oct. 1887, n° 7.)

A. Binet et Ch. Féré. Recherches expérimentales sur la physiologie des mouvements chez les hystériques. — Les auteurs font connaître le résultat d’études qui ont porté sur 18 sujets. Quatre points principaux ont été examinés. 1o La plasticité cataleptique de l’état de veille. Chez cinq hystériques, les auteurs ont observé que, si on couvre les yeux du sujet et que si on donne à un de ses membres anesthésiques, par exemple à son bras, une position quelconque, le membre conserve la position pendant un temps extrêmement long (chez Hab… le bras est resté levé pendant une heure vingt minutes) ; la conservation de la position a lieu sans effort, sans fatigue, sans tremblement ; de plus, comme on opère sur un membre anesthésique et ayant perdu le sens musculaire, le sujet, dont les yeux sont fermés, ignore si son membre est placé dans une position fatigante. Les sujets qui présentent de la catalepsie à l’état de veille dans un membre peuvent aussi conserver