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REVUE DES PÉRIODIQUES


Philosophische Studien.

Tome IV, fasc. 3.

N. Lange. Contribution à la théorie de l’attention sensorielle et de l’aperception active. — L’attention active consiste dans la possibilité de renforcer un complexus de représentations au moyen d’un autre. Comment s’opère ce phénomène ? Il y a sur ce point deux hypothèses. La première admet une action directe de la volonté sur la représentation. La seconde s’appuie sur le fait physiologique de l’arrêt des réflexes. L’auteur juge ces deux hypothèses insuffisantes et incomplètes : en ce qui concerne la seconde notamment, il faudrait admettre que nous arrêtons toutes les autres représentations dans la conscience et que par là, indirectement, nous augmentons l’intensité d’une seule. — Les recherches expérimentales ont eu pour objet les oscillations de l’attention, dans l’ordre des sensations visuelles, acoustiques et tactiles. L’auteur expose d’abord plusieurs faits : par exemple, que le tic-tac d’une montre située à quelque distance, dans le silence de la nuit, tantôt n’est pas entendu, tantôt est renforcé. Ces variations ne sont pas objectives, elles ne peuvent être que subjectives. Faut-il, comme on le fait d’ordinaire, les attribuer à la fatigue de l’organe sensoriel ? L’auteur ne le croit pas ; elles sont pour lui de cause centrale et dues aux oscillations de l’attention. Si on applique celle-ci à deux excitations simultanées, l’une optique, l’autre acoustique, si les oscillations sont d’origine périphérique, elles devront être indépendantes l’une de l’autre. Tel n’est pas le cas, les deux espèces d’oscillations ne coïncident jamais ; elles sont toujours séparées par un intervalle parfaitement déterminé. Quelle est la cause de cette périodicité des oscillations ? Elle est dans l’oscillation des images qui accompagnent la perception sensorielle réelle. Le renforcement existant dans l’attention vient de ce qu’à l’impression s’ajoute l’image d’une impression antérieure. L’attention sensorielle est une assimilation de l’impression réelle qui reste immuable avec l’image correspondante qui subit des oscillations. C’est là ce qui expliquerait pourquoi l’attention active est faible chez les enfants. L’auteur essaye ensuite de déterminer comment l’action de la volonté est possible sur une représentation : il trouve cette possibilité dans les mouvements volontaires et il s’attache à montrer l’élément moteur dans les repré-