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Quoique les physiologistes et les psychologues ne se soient point occupés des réflexes psychiques, afin de faire une classification méthodique et donner la synthèse des phénomènes, on trouve pourtant, dans tous les ouvrages de physiologie et de psychologie, quantité de faits qui s’y rapportent. Je ne puis assurément indiquer ici tout ce qu’on a écrit sur les réflexes psychiques. Je mentionnerai principalement une leçon de Claude Bernard sur la physiologie du cœur dans ses rapports avec le cerveau (Leçons sur les propriétés des tissus vivants, 1866, p. 424) ; le livre de M. Hack-Tuke sur les rapports de l’âme avec le corps (Influence on the mind upon the Body, London, 2e édition, Churchill. 1884) ; l’ouvrage de M. Mosso sur la peur (traduction française. Paris, Alcan, 1887) ; un mémoire tout récent de M. Lange, professeur à Copenhague, traduit en allemand (Ueber Gemüthsbewegungen, Thomas, 1887).

Dans les premiers chapitres du magnifique ouvrage de Darwin sur l’expression des émotions chez l’homme et les animaux, il y a de bien précieuses remarques, comme tout ce qui a été observé par cet homme illustre ; mais elles portent peu sur la physiologie proprement dite, et, au point de vue de la dynamique nerveuse, les indications sont sinon fautives, au moins tout à fait insuffisantes.

En somme, malgré celle abondance de documents disséminés, on ne trouvera pas, je crois, une vue d’ensemble sur les relations du fait psychique avec l’acte réflexe élémentaire. J’ai essayé, dans le travail qu’on va lire, de faire celle synthèse que j’avais pu ébaucher seulement dans mon Essai de psychologie générale.

Malgré mes efforts, je me rends bien compte que oe n’est là encore qu’une ébauche ; mais l’étude détaillée du réflexe psychique serait la psychologie tout entière.

Charles Richet