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ANALYSES.Modern spiritualism.

Preliminary report of the commission appointed by the university of Pennsylvania to investigate modern spiritualism, in accordance with the request of the late Henry Seybert. Petit in-8o, 159 pages. Philadelphia, J.-B. Lippincott Company, 1887.

M. Henry Seybert était de son vivant un adepte convaincu du spiritisme ; il avait une foi enthousiaste dans ses doctrines, et, peu de temps avant de mourir, il légua à l’Université de Pensylvanie la somme nécessaire pour créer une chaire de philosophie à la condition que cette Université constituerait une commission chargée « de faire une enquête sur tous les systèmes moraux, religieux ou philosophiques, dont les partisans se croiraient en possession de la vérité, et en particulier sur le spiritisme moderne ». Cette commission fut constituée ; elle se composait des professeurs Georges S. Fullerton et Robert Ellis Thompson, des docteurs William Pepper, Joseph Leidy, Georges A. Koenig et Horace Howard Furness ; on leur adjoignit par la suite les docteurs James W. White, Calvin B. Knerr, S. Weir Mitchell et M. Coleman Sellers.

La commission s’est donné pour tâche d’étudier les phénomènes que les médiums spirites prétendent réussir à provoquer : elle voulait rechercher si ces phénomènes existent réellement, déterminer le rôle que la fraude pouvait jouer dans leur apparition et fixer l’interprétation qu’il convenait d’en donner.

Elle a commencé son enquête en mars 1884 : au mois de mai de cette année elle a présenté un rapport aux administrateurs de l’Université de Pensylvanie. C’est ce rapport dont je vais indiquer les conclusions.

Il faut tout d’abord remarquer que les membres de la commission n’étaient pas systématiquement hostiles aux théories du spiritisme et que l’un d’eux, le Dr Furness, était plutôt enclin à les croire exactes.

Les premières recherches de la commission ont porté sur ce que l’on appelle, dans le spiritisme, l’écriture spontanée. Le médium place un crayon entre deux ardoises qu’il tient serrées l’une contre l’autre sous la table auprès de laquelle il est assis : au bout d’un certain temps, on sépare les ardoises et l’on trouve écrits sur l’une des deux quelques mots ou quelques phrases. Souvent même le médium ne se sert que d’une seule ardoise qu’il applique contre la table. Il place alors le crayon entre l’ardoise et la table.

Les premières expériences de la commission furent faites avec Mrs Patterson. Les deux ardoises montées dans des cadres de bois étaient réunies d’un côté par une charnière et de l’autre par une vis. Deux séances, l’une de 1 h. 1/2, l’autre de 1 h. 20, ne donnèrent aucun résultat. Une fois, cependant, on trouva sur une des ardoises deux ou trois mots illisibles, mais le médium avait exigé que deux seulement des membres de la commission fussent présents ; il avait gardé fort longtemps les ardoises sous la table, et la vis qui les unissait l’une à l’autre était desserrée.

Les membres de la commission eurent alors recours à M. Henry