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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/529

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ANALYSES. — Liébeault. Thérapeutique suggestive.

Le livre de M. Bernheim sera très lu et très discuté. J’aurais même pour ma part des réserves à faire sur certains points secondaires, sur l’interprétation de certains phénomènes, sur la nature de l’hypnose et de l’état cérébral qui l’accompagne, etc. Mais la discussion de ces divers points m’entraînerait bien au delà des limites d’un simple compte rendu. Aussi je m’arrête là en souhaitant, pour terminer, que la lecture de ce livre puisse dissiper les préjugés et répandre parmi les médecins et les psychologues cette doctrine de la suggestion qui est, comme le dit justement M. Bernheim, une des grandes conquêtes scientifiques du siècle.

H. Beaunis.

A. -A. Liébeault. Thérapeutique suggestive. Son mécanisme. Propriétés diverses du sommeil provoqué et des états analogues. 1 vol.  in-8o de pp. vii-308 Paris, 1891, Doin.

En faisant paraître il y a deux ans la réimpression de la première partie de son livre : Du sommeil et des états analogues, M. Liébeault s’engageait à faire suivre cette publication de la réimpression de la seconde partie consacrée à la thérapeutique. C’est cette promesse que M. Liébeault vient remplir aujourd’hui.

Comme le livre de M. Bernheim, celui de M. Liébeault est principalement destiné aux médecins et les réflexions que m’a suggérées l’ouvrage de M. Bernheim peuvent s’appliquer presque intégralement à celui de M. Liébeault. Aussi passerai-je brièvement, pour ne pas me répéter, sur la partie thérapeutique, malgré son intérêt spécial, pour m’attacher de préférence à la partie psychologique du travail ou aux additions faites par l’auteur. C’est qu’en effet ce livre, pas plus que le premier du reste, n’est une réimpression pure et simple. Et peut-être y a-t-il lieu de le regretter, ou du moins peut-être l’auteur eût-il mieux fait d’opter entre une réimpression textuelle et une refonte complète. Dans le premier cas sa publication conservait le caractère d’un document historique important, au risque, il est vrai, de se heurter à l’indifférence du public à cause du manque d’actualité ; dans l’autre, la curiosité des lecteurs était éveillée, mais il aurait fallu un remaniement complet auquel l’auteur n’a pu se décider. Il a préféré prendre un moyen terme et s’est contenté d’un rajeunissement partiel.

Ce rajeunissement a consisté en suppressions, additions et modifications.

Les suppressions portent spécialement, comme dans la première partie, sur les résumés qui terminent chaque chapitre. Quant aux modifications, elles sont en petit nombre et en général de peu d’importance ; cependant on y trouve la trace des variations qui se sont produites depuis 1866 dans les idées de l’auteur ; c’est ainsi que le mot charme, état de charme, qui était souvent employé par lui, est rem-