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UNE FAMILLE D’AUTREFOIS

Fier de ses prétendus succès diplomatiques, notre gouvernement se repose sur « les traités », sans s’apercevoir un instant qu’il est seul à en être dupe.

P.-S. — La Revue pour les Français est assurée de traduire le sentiment unanime de ses collaborateurs et de ses abonnés en adressant aux familles françaises éprouvées par la catastrophe du Iéna l’expression de leur profonde douleur et de leur sympathie émue. Aux victimes et aux survivants nous envoyons l’hommage de notre admiration, mélangée de quelque fierté, pour la simplicité héroïque avec laquelle tous ont su obéir à la devise des armées françaises : Honneur et Patrie.


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UNE FAMILLE D’AUTREFOIS



Au cours d’une étude consacrée à l’Amérique française et publiée dans la Revue des Deux-Mondes lors du centenaire de la cession de la Louisiane, nous avions exprimé le vœu qu’on put réunir quelque jour les éléments d’une monographie de la famille Le Moyne, l’une des plus robustes à coup sûr et des plus dignes de renommée parmi celles qui contribuèrent à la fondation et au développement de nos colonies transatlantiques. Ce vœu a été exaucé grâce à M. le lieutenant-colonel de Beaufort qui a eu l’aimable pensée de nous communiquer le résultat des recherches entreprises par lui en vue de dresser un tableau d’ensemble de la vie de ces Le Moyne à la descendance desquels ils s’enorgueillit, à juste titre, d’appartenir.

L’on comprendra tout de suite les sentiments que nous avons éprouvés à feuilleter un manuscrit que M. de Beaufort a si éloquemment résumé par ces simples lignes inscrites en manière d’avant-propos sur la première page. « Dans l’espace de moins de deux siècles, la famille Le Moyne a donné à la France trente-trois officiers de terre ou de mer et dix-neuf chevaliers de Saint-Louis. Neuf de ses membres ont été tués à l’ennemi ou sont morts en campagne et beaucoup d’autres ont versé leur sang en combattant pour leur pays. Elle a produit deux hommes particulièrement célèbres, Le Moyne d’Iberville, le « Jean-Bart de la Nouvelle France » et Le Moyne de Bienville, fondateur de la Nouvelle-Orléans et créateur de la Louisiane ». Si