Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/47

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c’est Baldwin qui, dans plusieurs occasions, se rapproche le plus de nous. À propos d’une autre question (celle de la mémoire affective et de la reconnaissance du souvenir) il déclare « qu’il est disposé à admettre les images affectives et motrices de Ribot, à condition qu’on entende par là les éléments formels des états de sentiment ». Peu enclin aux explications intellectualistes, il soutient « que l’on entend à tort toute présentation dans le sens cognitif ; que les sentiments sont aussi des présentations, mais qu’on veut trop les faire rentrer dans le moule de la connaissance[1] ».

Pour ma part, je viens d’essayer de montrer que l’activité motrice pénètre et enveloppe notre vie psychique et en est la portion solide. Physiologiquement, elle dépend du système nerveux moteur, central et périphérique, agissant par impulsions spontanées ou volontaires, et, de plus, du système nerveux sensitif qui transmet à la couche corticale du cerveau les impressions kinesthétiques. Psychologiquement, sous la

  1. R. Semon, Die Mnene, Leipzig, 1908. W. Urban, Psychological Review, mai et juillet 1901. Witorsek, Zeitschrift fur Psychologie, t. XXV. Baldwin, Revue Philosophique, mai 1909 avec ses références.