Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/102

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Ferrier et d’autres auteurs citent des cas où la lésion des circonvolutions frontales (en particulier la première et la seconde) amène une perte presque totale de la volonté, réduit l’être à l’automatisme, tout au moins à cet état où l’activité instinctive réflexe règne à peu près seule, sans arrêt possible.

Un enfant est blessé par un couteau au lobe frontal. Dix-sept ans après, on constatait une bonne santé physique, « mais le blessé est incapable d’occupations nécessitant un travail mental. Il est irritable, surtout lorsqu’il a bu ou subi quelque excitation anormale. »

Un malade de Lépine, atteint d’un abcès au lobe frontal droit, « était dans un état d’hébétude. Il semblait comprendre ce qu’on disait, mais on avait peine à lui faire prononcer un mot. Sur un ordre, il s’asseyait ; si on le soulevait, il pouvait faire quelques pas sans assistance. »

Un homme atteint d’un coup violent qui détruisit la plus grande partie de la première et de la deuxième frontales « avait perdu la volonté. Il comprenait, agissait comme on lui ordonnait, mais d’une façon automatique et mécanique. »

Plusieurs cas analogues au précédent ont été rapportés, mais le plus important pour nous est celui du « carrier américain ». Une barre de fer