Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/134

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L’une se met à marcher à l’annonce d’un incendie, une autre se lève et va à la rencontre d’un frère absent depuis longtemps, une autre se décide à manger par crainte du médecin. Briquet, dans son Traité de l’hystérie, rapporte plusieurs cas de femmes qu’il a guéries, en leur inspirant la foi en leur guérison. On pourrait mentionner encore bon nombre de ces guérisons dites miraculeuses, qui ont défrayé la curiosité publique depuis l’époque du diacre Pâris jusqu’à nos jours.

Les causes physiologiques de ces paralysies sont très discutées. Dans l’ordre psychologique, nous constatons l’existence d’une idée fixe dont le résultat est un arrêt. Comme une idée n’existe pas par elle-même et sans certaines conditions cérébrales, comme elle n’est qu’une partie d’un tout psychophysiologique, — la partie consciente, — il faut admettre qu’elle répond à un état anormal de l’organisme, peut-être des centres moteurs et qu’elle tire de là son origine. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas là, comme certains médecins l’ont soutenu avec insistance, une « exaltation » de la volonté ; c’en est au contraire l’absence. Nous retrouvons un type morbide déjà étudié et qui ne diffère des impulsions irrésistibles que dans la forme : il est inhibitoire. Mais il n’y a contre l’idée fixe aucune réaction venant directement de l’individu. C’est