Quand cet état est atteint, l’extatique présente certains caractères physiques : tantôt immobile et muet, tantôt traduisant la vision qui le possède par des paroles, des chants, des attitudes. Rarement il se déplace. Sa physionomie est expressive ; mais ses yeux, même ouverts, ne voient pas. Les sons n’agissent plus ; sauf, dans quelques cas, la voix d’une certaine personne. La sensibilité générale est éteinte ; nul contact n’est senti ; ni piqûre ni brûlure n’éveillent la douleur.
Ce qu’il éprouve intérieurement, l’extatique seul peut le dire, et, s’il n’en gardait au réveil un souvenir très net, les profanes en seraient réduits aux inductions. Leurs récits et leurs écrits montrent, au milieu des différences de races, de croyance, d’esprit, de temps et de lieu, une frappante uniformité. Leur état mental se réduit à une idée-image unique ou servant de