Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/93

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tous ces impulsifs ont les mêmes caractères : ils sont conscients, incoordonnés, incapables de lutte.


II

Il faut d’abord remarquer qu’il y a une transition presque insensible entre l’état sain et ces formes pathologiques. Les gens les plus raisonnables ont le cerveau traversé d’impulsions folles ; mais ces états de conscience soudains et insolites restent sans effet, ne passent pas à l’acte, parce que des forces contraires, l’habitude générale de l’esprit, les écrasent ; parce que, entre cet état isolé et ses antagonistes, la disproportion est tellement grande qu’il n’y a pas même lutte.

Dans d’autres cas auxquels on attache d’ordinaire assez peu d’importance, il y a des actes bizarres, « mais qui n’ont rien en eux-mêmes de répréhensible ni de dangereux ; ils peuvent constituer une sorte de tic, de lubie, de manie, si l’on veut employer ce dernier mot dans son sens usuel et vulgaire.

« D’autres fois, sans être encore bien compromettants, les actes sont déjà plus graves : ils consistent à détruire, à frapper sans motif un objet inanimé, à déchirer des vêtements. Nous observons en ce moment une jeune femme qui