Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/97

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À tout prendre, ce qui est surprenant, c’est que la volonté, l’activité d’ordre complexe et supérieur, puisse devenir dominatrice. Les causes qui l’élèvent et la maintiennent à ce rang sont les mêmes qui chez l’homme élèvent et maintiennent l’intelligence au-dessus des sensations et des instincts : et, à prendre l’humanité en bloc, les faits prouvent que la domination de l’une est aussi précaire que celle de l’autre. Le grand développement de la masse cérébrale chez l’homme civilisé, l’influence de l’éducation et des habitudes qu’elle impose, expliquent comment, malgré tant de chances contraires, l’activité raisonnable reste souvent maîtresse.

Les faits pathologiques qui précèdent montrent bien que la volonté n’est pas une entité régnant par droit de naissance, quoique parfois désobéie, mais une résultante toujours instable, toujours près de se décomposer, et, à vrai dire, un accident heureux. Ces faits, et ils sont innombrables, représentent un état qu’on peut appeler également une dislocation de la volonté et une forme rétrograde de l’activité.

Si nous considérons les cas d’impulsions irré-

    s’étendait à tous ses autres mouvements. C’était une simple contre-direction de mouvement sans aucun dérangement mental et qui différait des mouvements involontaires en ceci : qu’il ne produisait jamais un mouvement que quand il le voulait, mais que ce mouvement était toujours le contraire de ce qu’il voulait. »