biologie et à la sociologie, le rôle de la description grandit. L’étude des procédés de la biologie doit donc nous éclairer sur la méthode des sciences sociales, et ainsi nous sommes amenés à un examen des conditions de la biologie et à une discussion un peu longue sur les sciences abstraites et les sciences concrètes.
On a commencé par attribuer le caractère de sciences concrètes à plusieurs parties de la biologie abstraite, où prédominent les procédés de la description, puis on a classé la biologie tout entière parmi les sciences concrètes. Cette erreur tient à ce que la première ébauche descriptive de la biologie a persisté jusqu’à nos jours au milieu des progrès mêmes de la science récente. On s’est dit aussi que toute science abstraite à sa contre-partie dans une science concrète correspondante : la forme concrète de la vie, c’est la plante, l’animal ; les sciences qui décrivent les caractères extérieurs de ces phénomènes concrets sont donc elles-mêmes des sciences concrètes. Mais « une science concrète est une science synthétique, une science qui a pour objet de reconstruire ce qui a précédemment été séparé par le s sciences analytiques ou abstraites. » Chaque science abstraite peut, il est vrai, faire des synthèses intérieures et reconstituer les phénomènes étudiés sous des aspects divers ; mais elle revient alors à son point de départ ; « au contraire lorsque deux ou plusieurs sciences fondamentales dirigent leurs lumières séparément acquises et accumulées sut un seul et même point de la réalité objective, qu’elles éclairent alors d’une lumière combinée et nouvelle, c’est cette lumière essentiellement synthétique que nous nommons science concrète, » La géologie est le type véritable de la science concrète. Les sciences concrètes sont des sciences de « produits », et non de « facteurs où d’éléments ».
Après une étude assez inattendue sur les bases expérimentales de l’analyse mathématique, l’auteur nous amène enfin à une définition des sciences abstraites et des sciences concrètes, « Une science abstraite étudie au moyen de l’observation simple, de l’expérimentation ou de la description certains agrégats naturels qu’elle choisit spécialement dans la masse des agrégats existant au sein de la nature, comme exemplifiant le mieux les manifestations d’une propriété irréductible ou irréduite quelconque de la matière… Une science concrète est celle qui étudie les agrégats d’agrégats déjà étudiés par différentes sciences abstraites, mais elle n’arrive jamais ni à la connaissance d’une nouvelle propriété irréductible de la matière, ni à la connaissance d’une propriété irréduite. »
Cette longue étude a pour but, nous dit M. de Roberty, de prouver qu’une science descriptive n’est pas pour cela une science concrète. La sociologie, science abstraite, est donc une science descriptive, 1o parce que la méthode descriptive est strictement conforme au caractère et à la nature des phénomenes sociaux qui ne sont susceptibles ni d’observation ni d’expérimentation ; — 2o parce que la sociologie en est encore à ses débuts comme science. La description scientifique est, au même
