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sorte de cloison qui les protège en les séparant. Toutefois, dans l’encéphale antérieur il y a encore lieu de distinguer : les parties voisines de l’enveloppe[1] sont plus dures, les parties moyennes et profondes[2] sont plus molles. Aussi les premières produisent, comme le parencéphale, des nerfs durs, par exemple les nerfs moteurs de l’œil.

« Il est à remarquer que les nerfs mous ne diffèrent pas seulement des durs, mais les uns des autres. Chacun a sa nature spécifique, en vertu de laquelle l’un perçoit la lumière, l’autre le son, l’autre la saveur, etc. »

Liv. IX, ch.  xiv. — « Il y a mille degrés de mollesse dans les nerfs mous, de dureté dans les nerfs durs. La ligne de démarcation entre les uns et les autres peut se tracer ainsi. Imaginez deux nerfs, le plus dur et le plus mou de tout le corps, et un troisième à égale distance des deux extrêmes : sont durs tous les nerfs situés entre l’intermédiaire et le plus dur ; sont mous tous les nerfs situés entre l’intermédiaire et le plus mou.

« En général, les nerfs durs ont leurs racines dans la moelle épinière, et les très durs dans son extrémité inférieure ; les nerfs mous ont les leurs dans l’encéphale, et les plus mous au centre de sa partie antérieure. Au point de jonction de l’encéphale et de la moelle épinière, se rapportent les nerfs de consistance moyenne.

« Comme il a été dit, les nerfs durs sont les agents du mouvement, étant les plus propres à agir, et les mous les agents de la sensation, étant les plus propres à pâtir. Il n’est pas impossible, toutefois, qu’un nerf mou, s’il l’est médiocrement, ne serve au mouvement, avec une infériorité marquée, de sorte qu’il est des nerfs à la fois sensibles et moteurs. »

Liv. XIV, ch.  xiii. — « Les nerfs ont une triple raison d’être ; ils sont dans les organes des sens principes de sensation, dans les organes moteurs, principes de mouvement, dans toutes les parties intérieures, lorsqu’elles sont lésées, principes d’avertissement. »

Liv. XVI, ch.  ii. — « Le système nerveux, comme le veineux, comme l’artériel, est un arbre. Le tronc, qui comprend, avec l’encéphale, la moelle épinière, son prolongement, envoie des branches nerveuses ou des rameaux dans tout le corps, Mais cela ne veut pas dire que toutes les parties sans exception reçoivent des nerfs. Les os, les cartilages, les ligaments, la graisse, n’ayant besoin ni de sentir, ni de se mouvoir, n’ont pas besoin de nerfs ; cela veut dire que la nature, qui sait ce qu’elle fait, a envoyé des nerfs dans toutes les parties qui en réclamaient pour leurs fonctions, et ceux-là précisément qu’elles réclamaient. Aux organes du mouvement, aux muscles, elle a donné des nerfs durs, qui sont les plus propres à produire une action ; aux organes de la sensation, c’est-à-dire aux sens et aux viscères, elle a donné des nerfs

  1. Couche corticale ?
  2. Substance blanche ?