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festent au dehors par les actes et les paroles, au dedans par les sentiments et les idées, les phénomènes affectifs et les phénomènes intellectuels, mais qui ne se manifeste pas toujours complètement et qui, bien souvent, soit par la faute des circonstances qui s’opposent à la manifestation de certaines tendances et même de certains sentiments, soit par un manque d’harmonie entre les divers centres cérébraux, ne peut se montrer pleinement et reste forcément ignoré. Par cette évolution des tendances et cette systématisation toujours plus vaste, quand la maladie, ou les conditions du milieu, ou la mort ne viennent pas l’arrêter, l’homme tend à s’unifier, à se systématiser davantage, et, en même temps, à systématiser, à moraliser l’univers. L’unité complète, la systématisation, l’harmonie universelle serait la perfection. On ne l’a pas atteinte et on ne l’atteindra probablement jamais. Les phénomènes affectifs dont la psychologie doit s’occuper ont un certain rôle dans ce processus avorté, ou tout au moins sont le signe des éléments qui jouent un rôle relativement important chez l’homme : c’est ce rôle que j’ai essayé de montrer.

Fr. Paulhan.