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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 57.djvu/167

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est relatif, et non pas absolu. Nous n’insisterons pas sur les usages des infiniment petits en mathématiques, car ce serait du reste parfaitement inutile pour le programme que nous nous sommes tracé ; le point sur lequel nous insistons surtout, c’est la relativité de l’infiniment petit en mathématiques.

L’atome chimique. - C’est Dalton qui peut être considéré comme le créateur de la théorie atomique chimique. Dans son Dictionnaire de chimie, Wurtz dit : « A cette notion ancienne et vague (des Grecs) Dalton donne un sens précis, en admettant que la matière est formée d’atomes possédant chacun une étendue réelle et un poids constant, que les corps simples ne renferment que des atomes de la même espèce, et les corps composés des atomes de différentes espèces[1] ». L’hypothèse de Dalton ne se soutint pas et laissa la place aux équivalents ; c’est seulement entre 1779 et 1840 que Berzélius établit définitivement la théorie atomique. On appelle atome des particules indivisibles possédant un poids invariable, douées de mouvement, et que l’affinité maintient réunies dans les combinaisons[2]. Deux choses très importantes à noter d’abord, les particules sont douées de mouvement, ensuite, l’affinité les maintient réunies. Nous verrons plus loin, en parlant des hypothèses de la physique contemporaine, que ce n’est pas seulement la chimie qui a adopté l’atome comme base, mais aussi la physique, et que cette hypothèse géniale a porté autant de fruits dans l’une de ces sciences que dans l’autre, et que c’est même le pont qui les relie l’une à l’autre.

Le protoplasma biologique. - La base infiniment petite en biologie, c’est le protoplasma. Le protoplasma n’est pas une substance bien définie dont on peut donner une formule, non. Tout comme dans l’hypothèse chimique des atomes, il y a des atomes d’oxygène, des atomes de carbone, des atomes d’hydrogène, etc., il y a différentes sortes de protoplasmas qui forment les cellules. Mais le protoplasma, quoique étant l’unité la plus employée en biologie, et c’est pour cela que nous l’avons mis en tête de notre paragraphe, n’est pas à vrai dire l’unité, puisqu’il se divise en deux substances, l’une claire et transparente, l’autre plus réfringente, plus consistante ; cette dernière est appelée le spongioplasme, tandis que la première porte le nom d’hyaloplasme. Le protoplasma est, si l’on veut bien, l’unité de substance organisée, mais on prend même, la plupart du temps, comme unité, quelque chose de plus considérable que le protoplasma, la cellule, qui nous apparaît comme l’unité vitale, et qui se compose de trois parties : le protoplasma cellulaire, le noyau et la membrane.

  1. Wurtz, Dictionnaire de Chimie, article théorie atomique.
  2. Id., Supplément du Dictionnaire de Chimie, même article.