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Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/41

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avancé, et d’une solidité à braver l’assaut le plus formidable des Hrimthurses. Il ne manquait encore que d’y mettre la porte, ouvrage peu difficile qui s’exécuterait sans trop de difficulté durant les trois jours qui restaient à s’écouler avant l’échéance du terme fixé. Les dieux prirent place alors dans leurs siéges de juge, en se posant la question, qui était celui qui avait conseillé de donner en mariage la déesse Freja, et de projeter la ruine du ciel en y ôtant le soleil et la lune, pour les donner aux géans de Joetunhejm ? Tous étaient d’accord que le conseil perfide leur avait été suggéré par Loke, de qui provient tout ce qui ne vaut rien, et qui mériterait d’expier pendant la vie le mal qu’il venait d’attirer sur les dieux s’il ne trouvait pas moyen d’abuser l’artisan. Loke fut effrayé de leur fureur et jura qu’il remédierait au mal, et qu’il s’arrangerait de manière à faire perdre à l’artisan toute compétence.

Le même soir au moment où le géant et son cheval allaient chercher les dernières pierres, une jument sortit de la forêt, en appelant par ses hennissemens le cheval, qui en fut tellement en chaleur, qu’il prit le mors aux dents et s’enfuit ; ils disparurent tous deux dans la forêt, et l’artisan se mit à les poursuivre. Le travail reposait pour cette