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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/148

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il demeurera à part, et sa demeure sera hors du camp.

» Tu viens d’assister à tes funérailles et ne comptes plus parmi les hommes ; on te laisse la vie animale par tolérance. Tu ne sortiras point de ta borne, ou, si tu en sors, souviens-toi d’agiter cette crécelle, afin que chacun te fuie ; il t’est défendu de recevoir l’aumône dans ta main, tu la ramasseras à terre. »

À ces mots il lui jette les bruyantes cliquettes, et rejoint le clergé ; mais le peuple voyant cette misérable mère couchée sur la tombe et pleurant sur son fils, fut ému de compassion, et en fuyant se retournait, et lui jetait d’abondantes aumônes.

Un saint moine s’en aperçut et revint sur ses pas. Il recueillit les dons jetés à terre, il reçut les autres dans un pan de sa robe, il en arracha des plus