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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/151

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bissac du couvent ; il mit le bissac sur ses dévotes épaules, et il continua comme suit :

« Nous avons, ma sœur, découvert le tombeau du Lazare ; sur ce tombeau nous avons construit une église, dans cette église nous chantons l’office des lépreux ; le Lazare est votre patron, comme tu sais, et il prie pour vous quand nous l’en prions. La maladie est rebelle, le Lazare se le fait dire plus d’une fois, l’Éternel ne l’exauce qu’à la longue ; mais enfin le Lazare finit par nous écouter, l’Éternel par écouter le Lazare, et le lépreux est sûr de guérir, s’il ne meurt pas avant. Nous sommes une vingtaine de moines ; pour que nous puissions prier, il faut que nous vivions ; pour avoir des vivres, il nous faut de l’argent ; une partie de celui-ci sera donc pour l’abbé, une autre pour le prieur, une autre pour les pères, une autre pour les frères, une autre pour l’église, il n’en