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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/152

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restera pas beaucoup pour le saint. Cependant il lui en faut ; il lui faut des cierges le jour, une lampe la nuit, un présent considérable, nommé ex-voto ; il lui faut un habit neuf, et il a besoin même d’être remis en couleur. Lui peint et vêtu, pouvons-nous oublier la Madeleine qui est toute nue ? Notre couvent ne fait que de s’élever, et nous avons presque tout à faire encore ; ainsi, ma chère sœur, du courage et du zèle, cours les grands chemins, et mendie. Mange le pain qu’on te jetera ; mais l’argent, garde-le précieusement pour l’Éternel, pour le Lazare et pour les moines, afin qu’ils te délivrent de tes maux, et que tu obtiennes la vie éternelle. Quand tu auras ramassé de ce qui fait chanter les moines, viens à nous sans crainte, frappe à la porte, nous t’ouvrirons ; nous ne ressemblons pas aux hérétiques, aux philosophes qui ne touchent à rien de ce que vous avez touché ;