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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/168

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une hutte. À côté se trouvait une mare, et à la porte de la cabane de nombreux morceaux de pain et des fruits. Ses yeux dévoraient cette nourriture si désirée, ses lèvres appelaient la liqueur rafraîchissante. Remerciant le ciel de sa bonne fortune, il court vers la mare, et ses genoux fléchissent déjà pour permettre à ses mains d’atteindre l’eau du bassin ; tout-à-coup, il voit sur le bord un gros bâton et une écuelle de lépreux ; il se rejette en arrière ; cette eau, que sa soif appelle, est repoussée par son effroi ; il marche alors vers la cabane, sa soif peut être apaisée par ces fruits succulens. Il arrive, se baisse ; aussitôt la redoutable crécelle du lépreux se fait entendre, la main du pélerin se retire ouverte, et le pélerin, épouvanté, reste immobile entre la mare et la cabane, en présence du lépreux, et ne pouvant ni boire, ni manger, ni s’enfuir.

« Qui que tu sois, lui dit la lépreuse,