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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/190

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La vie et les opinions du Vieillard.


Le vieillard a un œil enfoncé, une jambe contournée ; une large balafre partage sa figure : c’est un Croisé. Dieu ne l’éprouve pas, il le châtie ; un coup de sabre lui fendit la lèvre ; il parle difficilement.

La maison du vieillard était un vaste hôpital où l’on accueillait les malheureux de toutes les nations et de tous les cultes. Un soir les malades le prièrent de leur faire le récit de sa vie. Florestan, placé près du bon moine, lui soumettait ses doutes. Laurette rôdait autour de la maison, sa crécelle troubla plus d’une fois le vieillard ; il envoyait alors de nouveaux secours à la lépreuse, regrettant de ne pouvoir l’introduire dans sa maison pour la soigner lui-même.

Il s’exprima en ces termes :