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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/192

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vœux ; je le hâte par mes exemples et mes discours.

Je suis né dans le midi de l’Europe, le hasard de la naissance me rendit l’égal de ces nobles chevaliers, dont les forteresses appelées Castels, s’élèvent sur la cîme des rochers. Ils en sortent pour faire la guerre au voyageur, pour ravir les filles des vilains, pour dévaster les champs.

Il en est, toutefois, de ces nobles que la vue de l’injustice irrite, qui se sentent hommes, et font de l’adresse et de la force un usage honorable. Comme eux je résolus un jour de me constituer redresseur des torts et défenseur de l’innocence. Je partis couvert d’une armure pesante, la pique à la main et ma guitare en bandouillière ; car j’avais appris à faire des vers, à les accompagner de mes chants.

Dans la belle Occitanie, le chant et les vers sont la langue populaire ; le la-