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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/194

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L’épée impuissante contre nous frappe et retentit sur nos armures, c’est du bruit, et rien de plus ; mais elle perce d’outre en outre, et sans effort, le vilain à découvert.

J’arrivai dans un pays où la haine de l’injustice et de la tyrannie l’avait enfin emporté sur la crainte et l’habitude du servage. Poussé au désespoir, le peuple courut aux armes. Mais quelles armes ! celles du faible : des pierres et des bâtons, des cris et des injures.

Le laboureur cessa de travailler pour ses maîtres ; il les maudit, et ils l’exterminèrent.

Les portes des Castels s’ouvrirent, et vomirent les gens d’armes, les serfs enlevés à la glèbe et changés en bourreaux, les fainéans lâches et vils appelés valets et courtisans, toujours prêts â profiter du malheur d’autrui, ou à moissonner dans les champs qu’ils n’ont point semés ; et les seigneurs et leurs grands