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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/210

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continua le vieillard ; après la déroute de notre corps d’armée. Un chef arabe tomba devant moi ; je retins le nouveau coup que mon bras lui destinait avant sa chute ; j’arrêtai mon cheval, prêt à le fouler aux pieds. « Guerrier, lui dis-je, ta vie est à moi, je te la donne ; je te rends la liberté. Tu es brave, tu seras généreux : l’armée chrétienne est battue ; je te demande pour ta rançon d’être pitoyable envers les Français que la victoire livre en tes mains. » Il se relève, et je pars.

Je me croyais déjà loin de tout danger, quand la cavalerie arabe, mon prisonnier à sa tête, m’atteint et m’entraîne ; elle m’entraîne dans le camp des vainqueurs. À mon approche, j’entends proclamer le grand nom de Soliman ; des esclaves me désarment et me conduisent sous une tente brillante, où mes moindres désirs sont prévenus ; enfin, on m’intima l’ordre du soudan ; je parais, Soliman