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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/213

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n’as peut-être ailleurs que des ennemis ou des rivaux.

Je m’éloignai baigné de ses larmes. Je pouvais retourner dans mon pays ; mais j’ai perdu mon fils, ma famille est dispersée, le fanatisme a détruit tout mon bonheur. Ce fanatisme horrible m’arracha le serment d’exterminer les hommes, mon cœur a fait celui de les secourir ! J’élevai cette vaste maison sur la route des Croisés ; ceux qui volent à la gloire la regardent à peine ; ils passent ; mais les victimes des combats s’arrêtent ; j’accueille leur misère, je console leur infortune, je cherche à faire naître dans leur cœur quelques idées généreuses. Peut-être, à leur retour en Europe, éclairés par mes discours, et surtout par le malheur, ils chercheront à détromper leurs frères, et leur apprendront à ne pas croire aveuglément les paroles d’un clergé insatiable, à ne pas imputer à Dieu les ordres d’extermina-