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CHAPITRE XIX.

L’Amour et le Désert.


Les murs du sérail tenaient Laurette prisonnière ; ils étaient pour elle les bornes de l’univers, mais ils la mettaient à l’abri des dangers de la vie et du monde.

Après un long voyage, elle avait aussi peu d’expérience que le jour où le moine répétait à sa fenêtre, en agitant des étoupes embrâsées, l’ave, le tendre ave du bel ange à la belle et chaste épouse de Joseph. Elle obéit au moine croyant obéir à Dieu ; souvent sa raison, imbue des maximes philosophiques de son père, se révoltait contre le moine, mais habituée à le voir depuis son enfance, elle se soumettait sans effort. Loin