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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/44

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de la servir ; l’un d’eux, surtout, se distinguait par un zèle plus empressé, par des soins plus délicats. Pendant le jour, il marchait en avant pour écarter les obstacles. Il multipliait ses pas pour abréger ceux de l’étrangère ; tantôt sa voix l’appelait à lui, tantôt il accourait pour la guider dans une route moins pénible. Il lui cueillait les fruits les plus beaux, lui réservait l’eau la plus pure, l’allégeait du poids de ses enfans ; et le soir, avec les branches des palmiers et les vêtemens dont il se dépouillait pour elle, il lui formait un abri contre les rigueurs du climat, et veillait pour protéger son sommeil.

Élevé sous la tente, et fils de l’Arabe, sa pensée était vive et féconde. La contemplation du beau ciel de l’Orient, le soin monotone des troupeaux, la solitude du désert, formèrent son âme à la tendresse, à la mélancolie. Tantôt il avait erré sur les montagnes avec sa