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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/46

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les campagnes fortunées de l’Yémen ; ces douces campagnes ! où le miel, un miel plus doux que le travail de l’abeille, sort de la terre et croît sous l’enveloppe des roseaux ; où les arbres exhalent des parfums, où la cité du prophète atteste les merveilles de son règne, où le tombeau de Mahomet s’élève sous le ciel le plus brillant, sous le soleil le plus majestueux : ces douces campagnes, véritable paradis des vivans, où le premier homme vit la lumière, où tous les fidèles doivent porter leurs pas, au moins une fois, s’ils veulent connaître la magnificence de la nature, les merveilles de la création, la gloire du prophète, et l’assurer, en visitant les lieux où il dévoila le vrai Dieu à l’homme régénéré ; l’immortel bonheur de jouir, après cette vie, de la vue du seul Dieu de l’univers et des délices du paradis céleste, dont la molle Arabie présente une si vive image.